dimanche 17 janvier 2010

J'ai passé toute la nuit en regardant danser mes pouces...

J'ai passé toute la nuit en regardant danser mes pouces...

Toute la nuit j’ai dansé avec la Compagnie Marie Lenfant.

« T’as tourné-viré » comme dirait ma mère.

Toute la nuit j’ai tourné-viré avec le spectacle « En regardant mes pouces… »

Et je sais pourquoi ce matin.

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Je sais pourquoi j’ai pleuré hier soir dans la scène finale du spectacle.

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Cette pièce est une histoire de la mémoire familiale. Pas une histoire : un sentiment de l’histoire familiale.

Les danseurs sont comme mes frères. Grand frères et petits frères réunis dans ces 2 corps de danseurs.

Marie Lenfant est cette femme, sœur, mère, cousine… qui passe, attend, cherche. Qui essaie de comprendre. Essaie de partager.

Les frères se disputent, pètent les plombs. S’éloignent, s’écartent. Et surtout, se taisent. Tout le monde se tait dans cette famille. Famille construite sur des non-dits. Des silences. Sur la perte de la mémoire. Mémoire enfouie.

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C’est ma famille. Moi je suis tout cela à la fois.

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La mise en danger des danseurs comédiens dans ce spectacle, cette mise en danger face au public, face à eux-mêmes, par l’improvisation, la non écriture du spectacle, cette mise ne danger, c’est ma propre mise en danger par rapport à ma famille. Par rapport à moi-même, à chaque fois que je me prends la tête avec mes frères et sœur, avec mes enfants même, avec mes parents.

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Voilà ce qu’est le spectacle de Marie Lenfant. Enfin, je crois.


[Marie Lenfant ! ]



[Juste après le spectacle, Thierry Mabon, au fond. Le menton dans la main, le regard... pas content d'être photographié ? Faudra lui dema]



[Marc Têtevoie. Tout sourire. Les yeux pétillants. Juste après le spectacle. Superbe échange sur son travail de danseur.]

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