dimanche 30 août 2009

Like a monkey

Ce texte a 19 ans. Je ne lui ai toujours pas trouvé de musique...

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Like a monkey
 
Je me balance à mes habitudes
Délétères
Et la buse affolée ou peut-être
Suicidaire
Trop tard arrachée
A ses barbelés
M’enverra un jour
Au bout d’une branche
Me balancer
 
Like a Monkey
 
Je laisserai derrière moi
Quelques coups de Marker
Sur le bitume
Traces de gommes
Qui n’effacent rien
Et que rien n’enlèvent
Parmi les passants
L’un fera l’impasse
L’autre la grimace
 
Like a monkey
 
Je m’accroche à mes certitudes
D’exégète
Pour ne plus avoir peur
Du noir, du vide et de la Bête
Et mon ombre
Se balance à mes pieds
 
Like a monkey

samedi 29 août 2009

AuctYon, Ribot, Medeski, Volkov "Oskolki"



http://www.youtube.com/watch?v=8DAeRQNWP7U







Je viens de découvrir ce groupe. Je connaissais Marce Ribot, mais cette formation, non. Et là, c'est une vraie claque ! Quelle beauté, quelle énergie, quelle vie !!

Pas politiquement correct (publié le 15 août 2009 sur Myspace)

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Tu voudrais pouvoir dire à un con qu’il est con

Sans avoir à vérifier s’il est beure, noir, jaune ou vert

1 con reste 1 con « Le temps ne fait rien à
l’affaire »

l’origine non plus, oui Georges avait raison




Qu’on me traite de xénophobe

Je resterai droit dans mes bottes

Je n’ regarde ni la peau ni le zob

De celui qui cogne sa femme ou ses gosses

Festival du cirque de Monthelon (publié le 2 août 2009 sur Myspace)




Aujourd'hui je suis allé à Monthelon, un château au fond de l'Yonne, à côté de Montréal (celui dans l'Yonne donc), sur les bords du Serein... ça ne vous dit rien ?
Il y a un site pour découvrir cet endroit :
MONTHELON

On va à Monthelon pour assister aux Rencontres de Monthelon. Un rendez vous incroyable et complètement original de cirque. Oui, une festival sur une colline dans l'enceinte d'un château d'u mécène illuminé. Quad je vous dis qu'on a des trucs géniaux dans l'Yonne... Vous voulez pas me croire et pourtant.
Ce soir j'ai vu un spectacle sous chapiteau (ben oui, c'est un festival de cirque, avec plusieurs chapiteaux, plusieurs lieux ouverts aussi, dans les prés...).Spectacle d'une compagnie Chilienne :

Rueda, un viaje entre cuerdas








Un très beau spectacle entre danse contemporaine et cirque. 2 comédiens-acrobates-jongleurs-danseurs et 1 musicien.
Beaucoup d'émotion. Quelques longueurs sans doute, mais l'ensemble fonctionne bien et on ressort d'1h30 de poésie et d'émotion, bien retourné, tout chamboulé. Ca fait du bien.

Ils seront en Suisse au mois d'aout. Ailleurs aussi.

Voilà, juste un petit coup de coeur en cette nuit d'août orageuse.


Marie Come Back (publié le 27 juillet 2009 sur Myspace)

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Marie come back, c’est de la chanson, avec des morceaux de
rock dedans, des paroles en français avec des riffs de standards du rock incorporés.



Un trio acoustique mais électrique… ou l’inverse. Ca s’écoute,
ça se danse, ça se vit, ça se rigole. On se laisse prendre par la voix au
souffle court d’Alain. Vous savez, ce petit truc asmathique dans le débit qui
fait qu’on se demande s’il va avoir assez de souffle pour terminer la chanson,
alors on chante intérieurement avec lui, pour l’aider. Et il tient, il nous emmène
jusqu’au bout.



Chaque chanson est portée par une batterie fine et puissante,
une basse qui chante comme une guitare ou se distord quand bon lui semble. Des
sons de basse qui enveloppe et se mêlent aux chœurs de Thierry.



Marie Come Back, c’est bien. C’est pas banal, pas à la mode
donc. C’est pas du banal, c’est triste et beau comme un verre vide qu’on a
envie de remplir pur boire entre amis.



.. ..



C’était au Pont du Gard, le 24 juillet. Y’avait du vent. Y’avait
des gens qui dansaient. Y’avait une grande scène plus loin qui aurait mieux
fait d’accueillir Marie Come back plutôt que… bah non, je vais pas balancer les
noms de celles et ceux qui occupent les grandes scènes pour faire du bruit.


Remember







Ceci n'est pas une chanson (publié le 12 juillet 2009 sur Myspace)

Découvre cette vidéo : Ceci nest pas une chanson 2






Compagnie Marie Lenfant (publié le 22 juin 2009 sur Myspace)

Quelle bonne surprise ce soir... La compagnie Marie Lenfant m'a demandé en ami ! Youpi !

Comment ça, vous ne connaissez pas... ? je vous en ai parlé, à travers mon petit billet sur la saison DKDANSES à Auxerre. Le spectacle de clôture... un régal.

C'était avec la compagnie Marie Lenfant.

De la danse, de la musique. De la poésie. De la beauté, la vraie, de l'humour, de la sensualité, du rock, de l'énergie, dans les gestes, les corps, les sons... enfin bon quoi, de l'art.

Donc, maintenant vous pouvez suivre bien comme il faut ce que fait cette compagnie avec son Myspace :



Aux chiottes le CSA ! (publié le 6 juin 2009 sur Myspace)



http://blogs.myspace.com/index.cfm?fuseaction=blog...

Un document absolument édifiant sur l CSA ! Aux chiottes le CSA !

Marion Sigaut débarque sur Myspace (publié le 16 avril 2009 sur Myspace)




Oui, Marion Sigaut, écrivain, historienne, vient d'ouvrir son Myspace.
Votre humble serviteur est en partie responsable de cet acte ô combien salutaire pour toutes celle set ceux qui veulent sortir des sentiers battus de la pensée.

Son blog démarre sur les chapeaux de roues, avec un article pour présenter son nouveau livre :

La Marche rouge - Les enfants de l'Hôpital général

Un ouvrage à découvrir de toute urgence.

Elle a décidé de proposer également un de ses articles coup de poing, qu'aucun média ne souhaite publier :

L'amour est-il un crime ?

D'autres textes suivront. D'autres cris. D'autres coups de coeur. Marion a décidé de faire parler d'elle, plus que jamais. Mais faire parler d'elle n'est aps une fin en soi pour Marion. Ce qui compte, c'est qu'à travers elle, puissent revivre et être réhabilités, tous les oubliés de l'histoire, les enfants sacrifiés, les hommes humiliés, et que puissent être dénoncés les salauds protégés, les bien pensants organisés...
A suivre donc sur




DKdanses (publié le 16 avril 2009 sur Myspace)


Cette année encore, nous autres auxerrois, avons été parmi les plus grands et les plus heureux des privilégiés de l'art, de la culture, de la danse, du théâtre et de la musique... Pas moins, oui.
Des privilèges que l'on aimerait que tout le monde puisse partager. Que dis-je... que tout le monde devrait partager. Ah ben alors, ce ne serait plus des privilèges. Hé ben non, et ce serait tant mieux ! Ca voudrait dire qu'enfin on aurait compris que tout le monde a le droit à autant de beauté, d'imagination, de création.


Donc oui, cette année encore Auxerre à eu droit à sa saison de danse et de musique grâce au Théâtre et à sa programmatrice, à l'origine du projet Kdanses (l'année dernière) et DKdanses, cette année...


Au programme : Hervé Rigaud et ses renctonres avec Joëlle Bouvier, Frédéric Cellé, Miléna Gilabert, Thierry Mabon, Marie Lenfant.


Pour tout savoir, 2 adresses :
http://www.auxerreletheatre.com/article.php?id=111

Et surtout le blog de DKdanses :
http://kdanses.auxerreletheatre.com/




Janet Martin (publié le 31 août 2008 sur Myspace)

Jeudi dernier, à Auxerre, il y avait concert en terrasse, comme tout l'été. J'y suis allé. Au programme Janet Martin. Connaissais pas. Allons donc découvrir !

Belle surprise, belle découverte.

Une trio chant-guitare-basse-batterie de country rock terriblement efficace et mélodique.
Enmené par un beau brin de femme brune, à la voix qui sait être pure et rauque à la fois, douce et violente et un jeu de guitare à faire pâlir tous les machos guitar-héros de la scène rock.
Aussi bien en électro-accoustique qu'à l'électrique, en solo, en arpège, accompagnement, bottleneck.. tout pour la bonne vibration là, à 2 mètres de moi.
Open tuning de sol, très souvent, ça envoie !

En rentrant, évidemment, je suis allé sur son Myspace, écouter ce qu'elle fait en studio. C'est beaucoup plus arrangé, des guitares doublées, des choeurs, des claviers... sympa. Mais évidemment, il n'y a pas le côté brut et énergique d'une petite scène.
Faut dire que le trio a débarqué en France, les guitares à la main, rien d'autre. Voyage allégé, donc formule musicale allégée aussi. C'est bien la géométrie variable ! :-)

C'est vrai que la musique des USA profonds c'est sympa parfois. J'ai dis country rock, mais il y a du blues aussi chez Janet Martin.
On retrouve du JJ cale, du Neil Young bien sûr et tant d'autres...

Janet joue sur 2 guitares Fernandes. Modèles fabriqués aux USA je pense (Fernandes est une marque japonaise très ancienne. Mais depuis les années 90, fin 80, certaines sont fabriquées aux USA... à vérifier pour ces modèles, je ne suis pas spécialiste). En tous cas, je n'en avais jamais vu, ni entendu, ça sonne vraiment bien. Ca ajoute à l'originalité du personnage Janet.

Son Myspace http://www.myspace.com/thejanetmartinband

Tiens là j'écoute un de ses morceaux... ça sonne !

Merci Janet ! AMuse toi bien sur les routes de France et de Suisse !

Regardez ces photos... vous allez comprendre...

Tarascountry Festival July 2007 Janet with the Tele



Tarascountry Festival south of France July 07


Tarascountry Festival south of France July 07

Daltonien (publié le 29 août 2008 sur Myspace)

Daltonien je suis
Ni Pilote, ni aviateur ne serai

Je te ferai voyager avec mes mains

La famille c'est rien... suite (publié le 27 août 2008 sur Myspace)

La famille ne vaut rien en tant qu'organisation. Les relations entre les membres d'une même famille sont essentiellement dépendantes des questions financières, matérielles. Seules les valeurs comme l'orgueil, la compétition et l'honneur constituent l'essentiel des valeurs fondamentales de la famille. Autant de valeurs qui conduisent à la vengeance, la rancœur, la violence et l'abandon. L'organisation familiale repose ces valeurs, qui sont ses piliers enfoncés, englués dans son histoire jonchée d'assassinats, de luttes sanglantes, de conflits larvés ou assumés.

La famille n'est rien en tant que tel. En soi. Seules les relations entre les membres d'une structure issus du même sang et de la même histoire ont un intérêt. Seules les relations permettant aux membres de ce que l'on appelle une famille permettent de définir une entité digne d'intérêt. Mais ces relations sont faussées par le rôle qu'on leur attribue en tant que composantes de la famille. Ces relations ne composent pas la famille, elles tissent un réseau humain. Et tout réseau humain est interconnecté avec d'autres réseaux humains. Si l'on considère la famille en tant qu'entité propre, on commet l'erreur fondamentale actuelle de croire que la famille est une solution ou une réponse à une situation (un problème) sociale, ou affective (personnelle) etc.

Ma relation avec mon père n'existe que si elle est partagée par d'autres personnes (extérieures à ma « famille »). D'autres éléments qui deviennent des composants de cette relation. Le regard de personnes extérieures, leur avis, leur ingérence, leurs prises de positions, leur partage, complètent cette relation et de là, l'enrichissent. Ma relation « familiale » n'a aucun sens en soi, seule. Les frontières de son histoire ne se limitent pas à celles définies par les liens familiaux arbitraires.

Les frontières familiales ne sont pas naturelles, elles sont donc arbitraires. Le sang ne suffit pas à dire qu'elles sont naturelles. Ces frontières sont donc des obstacles à l'émancipation des membres d'une famille. C'est tout à fait arbitrairement que l'on contraint les membres d'une « famille » dans ses frontières. Pour des raisons sociales et politiques, rien d'autre.

Aphorisme du 15 08 2008

La famille c'est rien.

Des non dits, des silences, des tabous, des fantômes, des regrets. Du vide que l'amour inconditionnel est sensé combler. L'amour familial, fraternel, maternel, paternel… Mais cet amour n'existe pas. C'est une invention intellectuelle pour donner à la famille une autre dimension que celle purement pratique, technique, administrative et politique. Une dimension artificiellement poétique qui entretient l'illusion dès l'enfance, dès la plus petite enfance, que la famille est quelque chose de beau et d'indispensable.

Aphorisme du 08 08 2008

Le premier du genre :

Aphorisme du 08 08 2008

Joan Pau Verdier ! (publié le 25 juillet 2008 sur Myspace)


joan pauAu dessus de mes espérances, au-delà de mes attentes.

Joan Pau est ce que je respecte et admire le plus : un artiste humain courageux créatif fidèle drôle et … quelle voix ! Quelle présence scénique, encore et toujours. Il est une de plus grandes voix de la chanson française, un des plus grands interprètes, créateurs. Avec cette énergie de rocker au service de la poésie et de l'acoustique.

Verdier, c'est Ferré et c'est tout autre chose aussi. C'est cette idée à la fois saugrenue et géniale (ça va de soi en fait) d'avoir traduit Ferré en occitan, de chanter naturellement en occitan. Le rock, les ballades, depuis longtemps. De mélanger le français et l'occitan comme ça, comme ça lui vient, comme il le sent. Parce que ça sonne, parce que ça vibre en lui. Mais tout ça, sans drapeau !

Ni drapeau ni frontière !

Juste la musique, les mots, les idées, les sons, la voix qui susurre, gueule, rockailleuse et douce, chaleureuse et rigolarde.

Pas de drapeaux, sauf peut-être le noir et rouge, en toile de fond, comme une voile tendue par le vent des colères, des joies, des coups de gueule, des larmes et des silences.

Au-delà de mes espoirs. Joan Pau Verdier, ce jeudi soir 24 juillet 2008, à Clairac, dans le Lot et Garonne, a été tout ce que je rêvais qu'il serait, et plus encore.

On en reparlera…

Sur son Myspace notamment



Projet Kdanses à Auxerre autour d’Arnaud Méthivier (publié le 1er avril 2008 sur Myspace)


Projet Kdanses

Rencontres entre Arnaud Méthivier et la danse. Rencontres entre des danseurs, danseuses et Arnaud Méthivier. Rencontre de la musique avec la danse, des danseuses avec la voix, le chant. Ca s’est passé à Auxerre de novembre 2007 à Avril 2008.

Du 27 au 31 mars, il s’est passé ça à Auxerre. Cette rencontre. Rencontre dans le but travailler, de chercher (au sens de la recherche artistique) des idées, de la matière. Il s’est passé ça et le public était invité à y participer, dans une maison de quartier.

arnaud méthivierArnaud Méthivier, c’est lui : http://www.nanomusic.fr/

Un accordéoniste. Un musicien qui essaie tout. Il chante. Tout est musique chez lui.

Pendant 5 jours il a travaillé avec 2 danseuses, 2 parmi les 4 du spectacle d’Heddy Maalem. Aline et Eun Young pendant ces 5 jours. Avec Heddy Maalem aussi.

Travail d’improvisation, autour de la musique et des envies de chacun.

kadanses

La deuxième session m’a inspiré ce texte que je leur ai donné, comme ça, parce que ça me faisait plaisir :

J’ai vu votre souffle

Senti vos voix

dans les soufflets de l’accordéon

juste sur le fil de sa respiration

entre 2 valses qui n’en étaient pas

Juste sur le fil de vos respirations

J’ai senti vos corps

Passer dans le mien

Vous dansiez

Vous chantiez je crois

Et dans vos souffles

Dans votre respiration

J’ai entendu mon sourire

Se dessiner

Vous étiez drôles

Comme un matin après l’amour

J’ai touché votre respiration

J’ai touché l’accordéon

Et ses valses hésitations

Vous dansiez

L’un sur l’autre

J’ai pu vous toucher je crois

Votre danse me touche

Merci


Yves

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Le quatrième et dernier jour, les 2 danseuses ont lu ce texte entre deux tableaux de danse et sur les notes de l’accordéon d’Arnaud. Ensuite elles ont repris la dasne, avec Aranud. Et pour faire danser Aline, Arnaud et Eun Young soufflat sur ses membres... Je fus touché...

rosoirs

De gauche à Droite : Arnaud Méthivier, Eun Young Lee, Aline Azcoaga. tous 3 sont entrain de parler avec le public qui est venu, chaque soir, les voir travailler, discuter avec eux de leur travail, de l’évolution de celui-ci.

Vous pouvez voir d’autres photos, d’autres infos, des vidéos aussi sur le blog du Théâtre d’Auxerre, section Kdanses :


Eun Young Lee (publié le 30 mars 2008 sur Myspace)


eun young leeDonc, j’ai craqué pour Eun Young Lee, dans "Le vrai classique du chat parfait", une des pièces de danse, une des 4 solos de l’oeuvre d’Haddy Maalem "Le principe de solitude".

Difficile de décrire ce que l’on ressent en vyant une danseuse, qui s’offre complètement. En discutant un peu avec elle je me suis rendu compte que j’avais ressenti ce qu’elle ressentait aussi (enfin bon, partiellement bien sûr..). Comme quoi, il se passe parfois des choses entre le public et l’artiste ou réciproquement.

Sa lutte avec la musique de Glenn Branca, lutte charnelle, sensorielle je l’ai ressentie aussi. Cette musique pouvait la dévorer, l’absorber à tout moment, et elle, elle devait danser de façon à ne pas se faire avaler. Quand l’équilibre est trouvé, quand la musique et le corps d’eun Young finissent par ce sompléter et non plus se battre, alors il se passe quelque chose d’incoryable... et j’ai été touché, physiquement par ce moment de pure énergie.

Voici un texte intéressant dans lequel on apprend un peu à connaitre Eun Young

Je n’ai vu aucune de ses autres interprétations. encore que...

Dans le cadre de Kdanses, à Auxerre (cf, autre article dans mon blog), 2 danseuses et 1 musicien, créent, travaillent à la création d’une oeuvre originale. Heddy Maalem est la chorégraphe, le guide de cette création, qui se passe sur plusieurs jours.

Les artistes travaillent la journée. Travail de recherche. A 18h, leur lieu de travail (une maison de quartier) est ouvert au public. On entre dans l’intimité créatrice des artistes. Qui se livrent, généreusement. Livrent leur recherche, en cours d’élaboration. On entre dans leur secret. C’est magique.

C’est ainsi que j’ai pu rencontrer Eun Young.

Peut-êtyre en reparlerai-je plus tard...



Danse contemporaine, compagnie Heddy Maalem (publié le 30 mars 2008 sur Myspace)


Le 26 mars, il y a quelques jours, à Auxerre, il s’est passé quelque chose de fort. Un spectacle de danse contemporaine au Théâtre.

"Le Principe de Solitude" de et par la Compagnie Heddy Maalem.

Danse et musique. Une alchimie très forte et réussie.

Ce spectacle ce sont 4 tableaux. Chacun interprété par 1 danseuse. 4 solos de danse. 4 solos de corps qui dansent, à en oublier que ce sont des corps !

"Un petit moment de faiblesse". Musique : Henryk Goreski. Symphonie N° 3. Danseuse, Aline AZCOAGA.

principe de solitude

"Reconstitution de Vénus". Musique : Antonio Vivaldi. L’inquiétude concerto en Rémajeur. Danseuse : Laia Llorca Lezcano.

"Le vrai classique du chat parfait". Musique : Glenn Branca, 1er et 2ème mouvements de la Symphonie n°6, "Devil choirs at the gates of heaven". Danseuse : Eun Young Lee.

"Ô mon âme... lentement". Musique : John Cage, Seventy Four (1992) . Danseuse : Toshiko Oiwa.

Bon alors, moi, je le dis clairement, j’ai adoré "le vrai classique du chat parfait" !chat parfait En fait, il y a dans ce spectacle comme une lutte entre la danseuse et la musique. Et quelle musique ! Un mur de musique, une masse musicale, une masse de matière musicale, contre laquelle le corps de Eun Young doit se frotter, avec lequel elle doit se battre musicalement. C’est très fort.

chat parfait eun young lee

J’ai eu le plaisir de rencontrer et discuter avec Heddy Maalem. Impressionnant de force et de simplicité. Il faut dire qu’à Auxerre nous avons le privilège d’avoir une activité théâtrale, de découverte, accessible à tous.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de KDanses et du Théâtre d’Auxerre maalem

Vive la création, la découverte aidée, subventionnée ! Je le dis haut et fort ! Que vive longtemps cet esprit ! Au diable les libéraux qui veulent en finir avec les scènes conventionnées et laisser en pâture, l’art et la création aux mains du privé et de la rentabilité ! Ici, à Auxerre, cette création est ouverte aux maisons de quartiers, et permet à tout le monde de participer, de vivre de l’intérieur la création, la recherche des artistes. D’être en contact direct avec eux. Et, croyez moi, eux, les artistes, nous le rendent bien !




Road movie... encore (publié le 7/09/2007 sur Myspace)

Voici l'affiche du dernier Road Movie que j'ai vu. Un film à la fois gentil et amoral, comme je les aime.

Miss Little Sunshine, septembre 2006, réalisé par Jonathan Dayton et Valerie Faris.


Chrysler ! (publié le 31 août 2007 sur Myspace)

Je me suis réveillé avec cette chansons en tête ce matin

" J'ai une Chrysler tout au fond de la cour
Elle ne peut plsu rouler
Mais c'est là que j'y fait l'amour
Chrysler ! "

Voilà qui est très rock and roll !

Voilà un oubli important parmi les fondamentaux : Dashiell Hedayat, accompagné par le groupe GONG, en 1971, porte aux sommets le rock psychédélique. Un album, un morceau cultes qui ont bouleversé la musique rock en France. GONG a continué une carrière complexe, entre jazz-rock et rock psychédélique, riche et chaotique, impliquant des dizaines de musiciens dans ses diverses variantes.

Dashielle Hedayat n'a pas poursuivi dans cette voie, se consacrant à la littérature.
Il est timidement sur Myspace ICI

Quelques années qui ont changé ma vie et surtout la musique en France (publié le 31 août 2007 sur Myspace)


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Année
Artiste
Album
Disponible
Remarque
1971 Gainsbourg Melody Nelson
Album concept 1975 Ange Emile Jacotey

1975 François Béranger L'alternative

1975 Jacques Higelin BBH 75

1976 Bernard Lavilliers Les Barbares

1976 Véronique Sanson Vancouver

1976 Ange Par les fils de Mandrin

1976 Serge Gainsbourg L'Homme à la tête de choux
Album concept 1976 Mama Béa Tékielski La folle Alapage.com Double album 1976 Jacques Higelin Irradiés






1977 Joan Pau Verdier Tabou-le-chat Très difficile à trouver. Quasiment pas réédité. Album concept 1977 Mama Béa Tékielski Il faudrait rallumer les lumières Alapage.com
1977 Téléphone Téléphone (Anna)

1977 Dan Ar Braz Premier album solo

1977 Jacques Higelin Alertez les bébés

Higelin se sépare de Bertignac
1977 Bernard Lavilliers 15ème Round

1977 Alain Bashung Roman Photos
Boris Bergman aux paroles 1978 François Béranger Participe Présent
Jean Pierre Alarcen pour les guitares 1978 Starshooter Starshooter

1978 Gérard Manset 2870

1979 Téléphone Crache ton venin

1979 Alain Bashung Roulette russe
Boris Bergman aux paroles 1979 Trust L'élite

1980 Alain Bashung Gaby Oh Gaby

1980 Trust Répression

1981 Alain Bashung Pizza

Boris Bergman aux paroles
1981 Charlélie Couture Poèmes rock

1982 Alain Bashung Play Blessure

Gainsbourg pour les paroles
1972 à 1980 Alan Stivell


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Quelques petites explications s'imposent :
Il s'agit de rock. Des artistes qui ont fondamentalement changé le paysage musical français (voire au delà) en apportant ce qui n'existait pas : le rock. Le rock "à la française". Avec des paroles françaises, une sensibilité française, des sons, des mélodies... français.
Avant eux, il y avait de la chanson, de la très grande ou de la très mauvaise. Il y avait du yéyé, de la variété... après eux, plus rien n'a été pareil.

Pourquoi seulement Gainsbourg et son mythique "Mélody Nelson" en 1971 ? Pourquoi cette date, esseulée ? PArce que cet album a TOUT d'un album rock. Bien avant l'heure. Il est tout ce que les anglos saxons savaient faire bien avant, mais lui il est français. Arrangements de Jean-Claude Vanier. Mélodie et textes de Gainsbourg... Il me semble qu'il est l'album qui a ouvert toutes les voies au rock en France.

Ensuite viennent les années fastes. 74, 75, 76 et 77.
Tout s'est réellement joué dasn ces années. Notamment avec Higelin et Lavilliers.
Mais la musique rock n'aurait pu se passer des grands inventeurs comme ANGE, et les frères Descamps et le guitariste Brezovar.
Non plus se passer de ceux qui ont su mélanger le sgenres, Stivell et Dan Ar braz.

Et puis surtout, les textes, engagés, anarchistes, comme seule les artistes français ont su en produire. Des enragés comme Béranger ou Joan Pau Verdier ont été le rock. Le vrai. Celui des tripes, du coeur, de l'audace, de la folie.
Le seul groupe de hard Rock réellement politique (tous pays confondus) ne sera-t'il pas Trust ? Quand tous les autres ne parlent que de bière, de sexe et de monstres? Bernie Bonvoisin parle de Mesrine, de l'Iran, de la révolution, des états policés etc etc...

Pourquoi s'arrêter là ? en 1982 ? Avec Bashung et son somptueux PLay Blessure... parce qu'il marque à mon sens une sorte d'apothéose du rock français. Il y en aura d'autres, mais ce sera autre chose. Bashung prend ses racines dans la même période qu'Higelin. Après 81, cette génération , même si elle av continuer et très brillament, ne sera plus la même.

2 représentantes féminines seulement. Deux styles totalement différents. Mais il semble évident qu'elles ont apporté toutes les 2 quelque chose au rock féminin.

Tout ceci est à compléter sans doute, j'attends vos critiques, commentaires et autres avis :-)

Avant le départ (publié le 24 août 2007 sur Myspace)

Les mains dans les poches sous les yeux
Les souvenirs en bataille
Juste avant que tu t'en ailles
Tu voudrais n'être pas courageux

Tu voudrais qu'elle te retienne
Contre ses silences
T'asseoir sur tes valises sur le quai
Regarder les mains en mouchoir
S'agiter par les vitres
Les laisser tous partir
Et revenir
Rentrer

Parfois, avant le départ
avant de partir
tu penses que tu ne reviendras plus

Il est des heures (publié le 9 août 2007 sur Mysapce)

Il est des heures pendant lesquelles
tu ne te suffis plus à toi même
pendant lesquelles tu voudrais être un autre
celui que tu as vu devant toi dans la file d'attente
du cinéma
celui que tu as entendu
chanter dans ce bar

Il est des heures où si tu pouvais
tu prendrais la tangeante
pour filer droit
sur le fil du rasoir
au risque de tomber de l'autre côté
take a walk in a wilde side

Et tu regardes l'horloge au clocher
y'a quelque chose qui cloche
elle est arrêtée
tu demandes l'heure à cette fille

il est des heures
pendant lesquelles tu prendrais bien la place
d'une montre

En écoutant CSNY (publié le 8 août 2007 sur Myspace)

En écoutant Crosby
Stills Nash and Young
Je me dis que je me fais vieux

C'est pas pour autant
que je vais changer de CD
Tu plaisantes, c'est trop bon
de se dire que Neil il a un nom à la con
parce que maintenant il est beaucoup plus vieux que moi

Ha ça oui, il sait chanter lui
et jouer de la gratte aussi
C'est sûr, c'est pour ça que je l'écoute
Mais il a beau s'appeler comme ça, il est vieux

Je vais pas changer de CD
Ah ça non ! C'est trop bon
Lui, il a pas changé de nom

En écoutant Crosby Stills Nash and Young
C'est bon de ne penser à rien de sérieux
juste à la vie
la mort et l'envie que ça continue longtemps
cette musique
encore... ces morceaux à rallonge
qui n'en finissent pas

Ah ça non, je vais pas changer de CD

Improvisation écrite - Passer le temps (publié le 1er août 2007 sur Myspace)

Je me suis pas vu grandir
j'ai déjà 100 ans
J'avais dit, 25 pas plus
j'en ai déjà 100

Je voulais mourir tôt
pour faire bien
mais ça fait mal
alors j'ai préféré dormir tard
et j'ai pas vu le temps passer

j'ai déjà 100 ans

Je ressemble à rien
je fais semblant
tout est blanc
ça sent le sapin avec la neige carbonique dessus

j' fais semblant de vivre
j'ai déjà 1000 ans
c'est long
c'est long mille ans
j'irai pas plus loin
sinon je deviens un mythe
une langue morte
un truc antique
une religion
je veux pas

déjà 1000 ans
que j'ai 5000 ans
c'est n'importe quoi
je peux pas continuer comme ça
je voulais pas rester longtemps
je ne faisais que passer
je voulais juste m'amuser un peu
et me voilà préhistorique

10 000 ans et puis encore
ça va durer longtemps ?!

J'ai tout vu
je connais tout de l'homme

100 000
je ne sais plus compter les zéros

faut que ça s'arrête
j'en peux plus
je vais ressembler à un poisson...
je suis du signe du singe...

Mes traces, de chair et de sang (publié le 3/04/2007 sur Myspace)

Les traces, c'est tout ce que l'on peut laisser de son passage sur terre. Traces écrites, traces numériques, empreintes dans le sol de nos mémoires, de nos rêves... traces de chair et de sang... nos enfants.

Moi je veux rester, à travers vous, moi , je veux rester

Serrer, resserer l'étreinte de nos souvenirs



Mes enfants. 3 d'entre eux, les plus grands. Ils sont sur Myspace. Petites lucarnes ouvertes sur eux mêmes et sur le reste du monde



LACIMEL




The Stupid Fucking Doll





Yoko-SD




La famille ? Je n'y crois plus. Je ne crois qu'en l'amour, aux liens. Aux traces laissées et à celles à venir.

Road movie encore ! (publié le 22/01/2007 sur Myspace)

Un road movie, c'est quand un mec va quelque part, mais que l'important c'est pas de savoir où il va ou pourquoi il y va, mais ce qui se passe pendant qu'il y va. C'est ça un road movie. Je dis, un mec, mais ça peut être une nana, ou un couple, ou un groupe de personnes.

Le road movie c'est le déplacement. C'est ce qui se passe entre un point de départ et un point d'arrivée. Des fois, il n'y a même pas de point d'arrivée. Juste le déplacement et ce qui va avec.


Le road movie, c'est l'apprentissage. C'est l'initiation. C'est le voyage. Rien à voir avec le tourisme et tous ces cons qui parcourent le monde en se disant qu'ils vont le découvrir. Le tourisme culturel ! Ils découvrent rien, les touristes. Ils visitent. On ne découvre rien en visitant. Visiter c'est rester en surface. On découvre quand on se découvre.


Le road movie ça raconte toujours une découverte du personnage. Le personnage apprend à se découvrir à se comprendre, à se connaître. En rencontrant d'autres personnages, des lieux, des sons, des musiques, des histoires... Des fois , rien du tout. En se recontrant lui tout seul., c'est tout.


Le voyage, le tourisme, ça n'a rien à voir. Le voyage sans initiation, non initiatique, ça ne veut rien dire. C'est du tourisme. Je peux pas blairer ça.


Le road movie, ça peut se passer d'une ville à une autre, sur une courte distance. On part de là et on arrive là et on est plus le même.C'est ça que raconte le road movie.

Pourquoi on n'est plus le même? Parce que pendant le déplacement, il s'est passé quelque chose. Il y a eu apprentissage. Compréhension de quelque chose. Parce que pendant l'histoire, le personnage s'est rempli. Il s'est d'abord vidé, débarassé de tout ce qu'il était avant et puis il s'est rempli, avec d'autres choses. Ou des fois rien. Il s'est rien passé. Enfin si, il s'est passé le déplacement. Et ça, c'est déjà très important.


Le touriste, il part et il revient comme quand il est parti, pareil, avec juste des photos ou des vidéos à la con.


Le personnage d'un road movie, c'est un quêteur. Il est en quête de quelque chose, sans le savoir vraiment. Il le ressent, mais ne peut l'expliquer précisément. Il exécute une quête initiatique. Il est le contraire d'un enquêteur. Il ne pose pas de questions. Il ne cherche pas à résoudre une énigme. Il peut essayer de comprendre les choses, les gens, oui, mais surtout il sait quand il est arrivé au bout de sa quête sans plus d'explication.

Le quêteur du road movie, parfois, part d'un point avec un but précis et arrive à un autre point en ayant perdu son objectif premier. Car pendant son déplacement, il aura compris des choses qui le feront se détourner de cet objectif.

Le touriste, lui, a planifié son voyage, il va d'un point à un autre en suivant son itinéraire tracé, en fonction d'horaires de trains, de bus, d'avions... Le long du voyage, il peut lui arriver des choses, mais elles le modifieront pas fondamentalement, parcequ'il n'y est pas prêt. Il n'est pas prêt à être transformé, initié.

Partir... comme ca (publié sur Myspace le 8/09/06)

Quand je suis arrivé en ville, mes cheveux étaient secs, mon short de bain aussi. Le soleil à travers le pare brise, la vitre ouverte, le vent chaud. J'ai garé la voiture sous la fenêtre de son appartement et en l'appelant j'ai enfilé ma chemise

« Pascale ! Pascale ! »

Comment elle fait pour rester les fenêtres fermées par cette chaleur...

« Pascale, tu viens oui, je t'attends... »

Elle est apparue par la porte qui donne sur la rue, tout sourire.

« Comment tu fais pour rester les fenêtres fermées par cette chaleur ?

- Comment tu fais... gnagnagna... tu me dis ça à chaque fois... j'aime pas le bruit... je préfère avoir chaud. »

On a traversé la rue.

Je ne comprends pas, je dois être un des seuls à circuler dans sa rue. Et encore, c'est juste pour venir me garer sous sa fenêtre. Elle est déserte sa rue.

« C'est les gamins à vélo que tu ne supportes pas ? »

On est arrivé sur la place de la Poste.

« Les gamins, les chats... même le bruit du vent.. j'aime pas. »

On s'est installé à la terrasse du café de la Poste. On voyait la Poste à travers le rideau d'eau qui coule de la fontaine.

« Le vent ? Aujourd'hui ? Le vent ?...

- Oui aujourd'hui peut-être il y a pas de vent... mais y'a 3 chiens qui n'arrêtent pas de gueuler toute la journée »

C'est vrai que c'est pénible les chiens qui aboient. Mais de là à rester les fenêtres fermées.

« Tu as un ventilateur au moins ?



- C'est un truc pour s'enrhumer ça...

- Oui, c'est vrai... »

On avait commandé nos demis. Quand je l'ai regardée pour lui dire que je comptais partir ce soir, elle avait de la mousse sous le nez. J'ai rigolé. Elle se doutait bien pourquoi. Elle a rigolé aussi en se penchant en avant pour se cacher et essuyer la mousse. Elle riait et moi je me disais que j'avais oublié mes cigarettes dans la voiture.

La veille, quand j'avais annoncé à ma mère que je partais, elle m'avait pris la main et l'avait serrée très fort. Je crois qu'elle était contente à cette idée et que c'était une façon de me le faire comprendre. Ca aurait été plus simple de me dire quelque chose. Mais non, elle était restée silencieuse, en me serrant la main. Les lèvres et le menton tremblants. C'est con comme attitude. Maintenant, je ne sais pas exactement ce qu'elle a pensé, ce qu'elle a éprouvé, c'est malin. On croit que les sentiments ça se sent. Ca doit venir du fait que les mots se ressemblent. Moi, je ne sens rien. Faut qu'on m'explique. Mais je n'ose pas demander. Alors je reste comme un con avec mes questions.

Au moins, avec Pascale, c'est clair. Quand elle rigole, je comprends. Et elle, elle sait pourquoi je rigole, et pourquoi elle rigole aussi. On se dit tout. Bien sûr, je ne lui avais pas dit qu'elle avait de la mousse sous le nez, mais elle a bien vu que je regardais juste là. Au-dessus de sa lèvre. Ca, par contre, le regard, je comprends. Ma mère ne me regardait même pas hier. Elle regardait nos mains.

Pascale a commandé un autre demi, un chacun. On a beaucoup parlé, surtout de sa technique pour rafraîchir les pièces de son appartement. En fait, elle a un truc très simple, mais très ingénieux. Elle laisse la porte de son réfrigérateur ouverte. Pas tout le temps. Ca rafraîchit bien sa cuisine. Pour sa chambre, son unique autre pièce, elle n'a pas de moyen, alors elle n'y va que la nuit. La nuit, c'est mieux pour elle, parce qu'il fait plus frais dehors. On est pareils Pascale et moi sur beaucoup de points. La nuit, moi aussi, j'ai constaté qu'il fait plus frais dehors.



Quand on s'est levé pour partir, Pascale m'a demandé si je pouvais payer les demis. Je lui ai dit que oui et je lui ai dit aussi que je partirai ce soir. Elle s'est rassise. Elle attendait que j'en fasse autant, mais je devais aller à la voiture.

« Tu ne peux pas te passer de cloppes, vraiment pas ?

« Si, je crois, mais je n'ai jamais essayé encore... »

Elle a appelé Philippe le serveur et lui a commandé 2 autres demis.

J'étais déjà de l'autre côté de la place.

Ma voiture avait ça de pratique, elle ne fermait pas à clef. Je n'avais donc jamais peur de me retrouver coincé dehors en ayant oublié mes clefs à l'intérieur.

Autre chose de très pratique aussi, sa boîte à gants. Très volumineuse. Je pouvais y mettre plusieurs paquets de cigarettes, en réserve. J'en ai pris un, tout neuf. Je l'ai ouvert, assis au volant. J'ai sorti une cigarette, en m'enfonçant dans le siège. J'ai coincé le filtre entre mes dents et j'ai mis le contact pour l'allume cigare.

Je ne peux pas les laisser comme ça.

Rouler la cloppe au bec, ce n'est pas bien. La fumée vient dans les yeux, des petits morceaux de cendre aussi. C'est dangereux. Mais l'expression «la cloppe au bec» me plaisait bien. Je m'imaginais avec mon grand bec de corbeau, comme dans un dessin animé. J'allongeais mes lèvres pour imiter un long bec de corbeau. Ou de canard peut-être. Je me disais que je devais ressembler à un personnage de BD. J'étais assez fier et ma chanson préférée passait sur mon auto radio. Normal, c'est moi qui l'avait mise. C'était une K7, pas une chanson à la radio. Mais elle passait tout de même sur mon auto radio-K7.

Short de bain et chemise, je me disais que ce serait un peu juste pour passer plusieurs jours. Je me disais beaucoup de choses, mais j'étais bien incapable de réfléchir à quoi que ce soit. Je roulais, la cloppe au bec.

Le vent chaud, la chaleur. Les nuages qui gonflaient à mesure que je roulais. Ils gonflaient à vue d'oeil, se chargeaient de pluie. D'orage. Je les voyais qui boursouflaient de tous les côtés. Ils devenaient de plus en plus gros et gris, gris foncé, noirs. Une première tâche d'eau sur le pare brise. Et les essuies glace qui entrent en action. Le bruit de l'eau sous les pneus. Ca ne me plaisait pas qu'il pleuve, non plus qu'il y ai des éclairs pareils. Des énormes paquets de lumière jetés dans le ciel, n'importe quand, n'importe où. Le plus souvent en plein devant moi, m'empêchant de me concentrer sur la route. Je savais bien que dans quelques minutes je serais arrivé, mais j'aurai bien voulu m'arrêter. Si quelqu'un avait été avec moi dans la voiture, je lui aurais dit que j'avais peur. Mais j'étais seul et je ne pouvais parler à personne.

De l'autre côté de l'orage, il n'avait même pas plu. Les rues du village étaient sèches, tout était ensoleillé, blanc.

Dans la cours de la ferme, madame Coprin s'est levée de son transat pour venir à ma rencontre

« Il est tombé quelque chose de l'autre côté hein ? J'ai vu ça quand je suis montée à l'étage tout à l'heure. On voit bien de là haut quand ça tombe là-bas. On voit les nuages qui tournent au-dessus. C'est bien tombé non ?

- C'est bien tombé oui. J'étais sur la route moi. Ca m'a foutu la trouille même.

- T'as la trouille de l'orage toi...



- J'ai la trouille de l'orage oui, en voiture surtout. Quand je suis à la maison, j'ai pas la trouille, mais en voiture oui.

- Moi je prends jamais la voiture quand il y a de l'orage.

- Mais je ne pouvais pas prévoir. Il m'a surpris sur la route.

- Quelle idée de prendre la voiture quand il y a de l'orage aussi

- Je ne savais pas qu'il allait y avoir un orage, je ne savais même pas que j'allais prendre la voiture d'ailleurs

- Quelle idée

- Non, c'était même pas une idée, c'était comme ça, c'était pas prévu

- Oui pourquoi tu viens me voir alors

?- C'est ma mère

- Qu'est-ce qu'elle veut ta mère ?

- Je crois qu'elle est contente que je parte »

Madame Coprin, c'est une amie de ma mère. Une amie d'enfance, elles ont passé toutes les 2 toute leur enfance dans le même village. Celui où madame Coprin vit encore avec son mari, agriculteur.



Madame Coprin parlait debout, comme toujours. Au milieu de la cours. J'étais assis sur le capot tout chaud de ma voiture et je lui parlais, dans mon short de bain. J'avais mon paquet de cigarettes dans la poche de ma chemise ouverte. Je pouvais me servir facilement tout en parlant avec madame Coprin.

« Si elle est contente, c'est le principal

- Mais je n'en suis pas sûr

- Elle te l'a dit ou pas ?

- Non, elle n'a rien dit justement

- Si elle a rien dit c'est qu'elle le pense

- Elle pense quoi ?

- Que c'est bien que tu partes

- Comment vous le savez ?

- Si elle n'était pas contente, elle te l'aurait dit

- Oui



- C'est sûr ça »



Madame Coprin était une femme très intelligente. Elle, elle savait sentir les choses et les dire aussi. C'est pour ça que j'étais venu la voir. Maintenant que j'avais la réponse à ma question, je me disais que je n'avais plus rien à lui dire et j'écoutais les dindons, les poules, les pintades

« Vous n'avez plus de canards ?

- Ils sont tous à la mare, c'est pour ça que tu les entends pas



- Ils sont pas fous les canards, il se mettent au frais, c'est pas comme les pintades

- Les dindons et les poules non plus ils vont pas à la mare

- Oui, c'est con un dindon

- Une poule aussi

- Et une pintade aussi

Je regardais madame Coprin qui regagnait son transat. Son mari devait être sur sa moissonneuse batteuse, et elle, elle était sur son transat. Il devait être heureux au volant de sa grosse moissonneuse batteuse, monsieur Coprin. Il l'avait achetée l'année dernière. Je l'imaginais, fier. Son fils qui attendait dans le tracteur au bout du champ, avec la remorque déjà à moitié pleine de grain.

Et madame Coprin, fière aussi, de son mari et de leur fils, allongée sur son transat, dans la cours de leur ferme, au soleil. J'avais les mains appuyées sur le capot de ma voiture, assis, les bras tendus en arrière et j'étais un peu fier aussi, pour eux.

J'aurais bien bu une bière, mais je n'en avais pas dans la voiture. De toutes façons, elles n'auraient pas été assez fraîches.

J'avais laissé madame Coprin comme ça, et j'étais parti, avec l'envie d'une bière.

Quand je suis retourné à la terrasse du café de la Poste, Philippe le serveur, m'a dit que Pascale avait eu 2 enfants avec un infirmier. Je lui ai demandé s'il avait vu ma mère et il m'a dit qu'elle était morte il y avait 2 ans déjà. Il savait même que madame Coprin avait divorcé... et qu'elle s'était remariée avec le concessionnaire NewHolland.

- Tu me mets un demi s'il te plaît ?

- Un demi



« Merci »

Ce qui me faisait drôle c'est que la fontaine ne coulait plus.

Né à l'envers - Short story (publié le 5/09/06 sur Myspace)

Je m'appelle Paul. C'est comme ça. Quand on répète en liant les mots, ça sonne bien je mappellepaul... pelpaul... pelpaul.

C'est ma mère qui a choisi mon prénom. Mon père était en déplacement, quelque part sur la route entre chez nous et un chantier.Son chef d'équipe n'avait pas voulu le laisser partir pour ma naissance, comme pour celle de mes frères et soeurs.

Ma mère a beaucoup souffert du fait que je sorte par le siège. A cette époque ça ne se faisait pas. Enfin, on n'y était pas habitué. Les sages-femmes surtout. Moi, je m'y étais fait, à l'envers dans le ventre de ma mère. Je n'avais rien connu d'autre. Ma mère en a beaucoup souffert.

C'est Pascale qui me l'a dit, un jour que j'étais venu à la maternité voir ses sous-vêtements sous sa blouse rose. Parfois, quand dans la journée cette image me manquait, je prenais la voiture et je montais à l'hôpital.J'allais dans la salle des infirmières et elle me parlait. De ses accouchements, de ses collègues. Assise, comme ça sur le bord de la table. Ce jour là, elle m'a tout expliqué.

« Je sais pourquoi tu dors mal la nuit
- Je ne dors pas si mal que ça
- Tu m'as dit que souvent tu dormais mal
- Souvent oui, mais pas si mal que ça
- Tu dors mal comment ?
- Plutôt pas mal, mais je me tourne et retourne tout le temps
- Oui, c'est ça
- Tu sais quelque chose ?
- Oui, j'ai appris aujourd'hui que c'est parce que tu es né par le siège
- A l'envers ?
- Les fesses en premier, oui
- Et c'est pas bien ?
- C'est pas mal non plus, mais ça a fait mal à ta mère
- Et c'est pour ça que je me tourne en dormant ?
- Oui, parce que tu ne sais jamais où mettre ta tête. Parce qu'elle n'a pas été serrée quand tu es sorti. Il y avait plein de place, alors, elle cherche toujours à être calée contre quelque chose. C'est ça que tu cherches en te retournant tout le temps.
- Et ma mère ?
- Elle a eu mal, c'est sûr»

Mon père aussi a eu souvent mal, à cause d'accidents du travail. Des pierres sur les mains, des barres de fer sur les jambes, des bout de ferraille plantés dans la cuisse, des gelures aux doigts. Mais c'est à cause du trop de place pour ma tête que je dormais mal.

Pascale était vraiment une bonne infirmière. Elle savait tout sur moi. Je connaissais la couleur de ses culottes et de ses soutien-gorge. Un bouton mal attaché et je connaissais la couleur. Mais j'écoutais très attentivement aussi, tout ce qu'elle me disait.

Je suis quelqu'un de très attentif, surtout au volant. Aucun chevreuil même étourdi ne me surprendra jamais. J'anticipe sur la route, je prévois les mouvements des bestioles, je fais attention à chaque fossé, chaque sous-bois, chaque piquet de clôture, chaque coin de rue. Un chat est rarement seul. Il faut s'attendre à en voir débouler un autre juste derrière lui. Parfois plusieurs s'il s'agit d'une mère qui trimballe toute sa petite famille. Faut être attentif à la campagne. Avec les grand-mère qui marchent au milieu de la route, et les enfants qui y jouent au foot. En ville aussi. Surtout sur le boulevard qui monte à l'hôpital. Il y a beaucoup de circulation et peu de largeur.

Je suis quelqu'un de très attentif, né à l'envers.

Guerre à la guerre - monument aux morts pacifiste (publié le 27/08/09 sur Myspace)

J'ai la chance et l'honneur d'habiter un coin de province, où des gens ont eu le courage d'ériger des monuments aux morts pacifistes, dont voici le principal représentant :







Qu'en pensez vous ?

Nos vies (publié le 23/08/2006 sur Myspace)

Ne rien garder, rien conserver
Juste laisser des traces
Ne pas recommencer
Juste comme la glace
Attendre de fondre
Et sécouler dans les plis
Lépaisseur de lexistence
Sans avoir à répondre
Ni de nos vies
Ni de la distance
Qui les séparent
Lune de lautre

Toutes nos vies rassemblées
Dans une seule enveloppe
Visible charnelle et décevante
Toutes nos vies pliées
Repliées sur elles mêmes
Entassées donnent de lépaisseur
A toutes nos vies
Parce que chaque instant est une vie
A une vie
Je te serais inconnu toujours

Mon aseptisé (publié le 12/08/2006)

TOLERANCE ZERO

« Plus de mort
de maladie
de douleur
de souffrance »

Mais un monde vieux
à la retraite

« Plus de mort
de maladie
de douleur
de souffrance »
Pour tout ça Tolérance Zéro :
Mission gouvernementale

« plus de peur
d'effort
d'attente
plus de mésentente
de bruit
de cris
de haine
de colère
de coups de gueule »

Mais un monde lisse
que nous sommes seuls à nous envier
nous autres industrialisés

« Plus d'accidents
d'erreurs
plus de dérapages
de violence
Plus de froid
plus d'hiver
plus de crasse
de mauvaises herbes
plus de risque
plus de doute
de fausse route
de désordre »

Mais un monde vide, terne et triste
A l'image de notre classe politique, celle que l'on n'a pas élue
ou si on l'a fait, elle nous a trahie

« Plus de mort
de maladie
de souffrance
et de douleur
de désespoir
Plus de malheur »

Pour tout ça,
Tolérance Zéro :
Mission gouvernementale

et pourtant
pas de vie sans sentir la douleur
pas d'espoir avec un monde vieux
nous serons tous grabataires
que déjà le tiers monde
ne sera plus que le souvenir de nos politiques étrangères
et nous n'aurons que nos hôpitaux luxueux et nos maisons de retraites pour nous réfugier

On n'est pas des foules sentimentales comme le chante le chanteur
on est bouillonants, vivants
on veut que ça bouge
faut que ça gratte, que ça pique et que ça brûle, que ça fasse du bruit, que ça gueule et que ça pète partout
on veut vivre dans le mouvement
le bruit et la fureur

Mort à la vie de vieux !

Road Movie (publié sur Myspace le 15/08/2006)

Parmi quelques passions j'ai notamment celle du cinéma et plus particulièrement du road movie :


Filmographie très sélective et néanmoins incontournable

Wim Wenders

Sa trilogie...
Au fil du temps



Alice dans la ville



Faux mouvements



Son chef d'oeuvre...












Un bijou du genre
moderne et français !
Western






La musique sur la route

Candy Mountain
Rock Initiatique

Crossroads
Blues initiatique


Bound for glory
Country initiatique





Jim Jarmusch




Dead Man
Son chef d'oeuvre !


Stranger than paradise

Une perle
Down by law







Thelma et Louise


O'Brother des frères Cohen





Depuis longtemps déjà je sais être attiré par une sorte de films, de cinéma peut-être même. Sans pouvoir la nommer au début sans doute. Comme toute chose que lon découvre, que lon vit sans y réfléchir. Une forme de cinéma plutôt quune sorte. Une forme à la fois narrative et symbolique. Un cinéma où le déroulement de lhistoire est lhistoire elle-même et plonge le spectateur dans le déroulement de sa propre histoire, de morceaux de sa propre histoire. Un cinéma de déroulement. Ce sont les premières sensations que jai éprouvées en regardant les films de Wenders. Ces expressions, Michel Boujut les utilisent dans son livre. Je ne pense pas les lui avoir piquées. Je crois plutôt quelles sont celles indispensables, incourtounables pour parler de ce cinéma. De ce genre de cinéma appelé Road Movie.



Cinéma de route. Cinéma de doute


Une route, un fil, un film.






« Le road movie plonge ses racines dans le western lyrique et

picaresque à la Anthony Mann ou à la John Ford pour en arriver

à la transposition contemporaine, version Bob Rafelson ou Dennis

Hopper. » (Michel Boujut, "Wim Wenders", p. 56., Edilig,)




Limage la plus forte qui me vient lorsque je pense à une route cest son absence de début et de fin. Son absence dextrêmité. Une route nest quun morceau de quelque chose. Un morceau par lequel on passe.


Quelque soit lendroit précis où lon se trouve sur une route on peut toujours en repartir pour une destination différente. Même si lon croit pouvoir refaire sans cesse le même voyage. Il ne sera jamais le même. Parce que nous serons différent. Nous ne ferons donc pas le même voyage. Nous naurons pas la même approche, le même regard...


Le début où la fin dune route ne dépendent que de la volonté de les créer.

On peut dire, je suis ici, je pars dici et je vais là-bas. Ici commence mon voyage, là-bas il se termine. Disons que lon a établi un trajet. Le support matériel à ce trajet est la route.


Mais ce qui me paraît le plus important cest le voyage. Le passage. Est-ce quarrivé «là-bas», on aura exactement le même sentiment quen partant «dici».

Le voyage, le passage.



Cest ça que dit le road movie.



Cest ça que dit cette forme de cinéma.




« Lerrance devient enfin une valeur dans un cinéma néo-existentiel

comme celui de lallemand Wim Wenders : dérive objective et cinématographique

Au fil du temps (1976) et surtout Paris texas (1984), quête symbolique

dHarry Stanton.


Vagabondage initiatique.


Motels, déserts interminables, routes qui ne mènent nulle

part, automobiles sans destination


=> Antonioni : David Hemming dans Blow up (1966). »




Dictionnaire des personnages de cinéma ; page
441. M. Carcassonne.




Un road Movie commence dans un lieu
bien défini. Un point de départ précis, déterminé, connu. Il se prolonge
par un voyage. Une quête. Vers quelque chose qui paraît clair pour le
protagoniste, mais qui se modifie, se bouleverse, se transforme au fure
et à mesure de la quête. de linitiation. Le voyage, la quête, éclairent
dune nouvelle lumière les choses que le protagoniste croyaient acquises.
Pour finir, le road movie ne doit pas se terminer dans un lieu. Il doit
laisser à la fois le spectateur et le personnage dans le flou. dans le
questionnement.




« Il est cependant des personnages
dont la solitude ne sexplique pas seulement par une cassure, mais bien
par une volonté personnelle. Cest le cas de Jérémiah Johnson (Sidney
Pollack, 1972) (Robert Redford) qui quitte la civilisation pour mener
une vie vagabonde à travers les montagnes...»

DPC, p. 408. G. Viau.